mardi 18 novembre 2014

Tafta, mais qu’est ce que c’est ?



Oh non, revoilà l’autre avec ses articles politiques et soporifiques ! Trop tard les amis, vous êtes sur ce blog et vous êtes maintenant obligés de lire cet article jusqu’au bout (ben oui, on vous avait pas prévenu que c’était dur, la vie, à Blaise Pascal ?)

 La plupart des lecteurs sont certainement en train de se demander ce que signifie cet étrange « TAFTA », sauf les plus malins d’entre vous qui auront sûrement devinés qu’un nom aussi barbare ne pouvait désigner qu’un pacte relatif à la mondialisation. Si vous aviez été plus attentifs aux vaines tentatives de votre professeur d’histoire essayant désespérément de vous sensibiliser à ce sujet, peut être ne seriez vous pas en ce moment même à essayer de déchiffrer ce sigle. Mais heureusement pour vous, le relai à votre professeur préféré se fait maintenant, en direct du petit local perdu dans un couloir du Blaise.
Tafta, c’est ce nouveau traité transatlantique qui se déroule depuis 2013 entre l’Europe et les Etats-Unis… dans l’opacité la plus complète. Cet accord concernerait autant de domaines possibles, de l’accès aux médicaments à la sécurité alimentaire en passant par le règlement de différents privés et publics. L’on pourrait se demander ce que vient faire tout à coup un tel accord alors que l’ACTA avait été rejeté en 2012. Cette incohérence expliquerait en partie son manque de transparence. Mais à ce niveau là, peut être certains sont-ils encore perdus et ne comprennent toujours pas où je veux en venir ? Non mais c’est vrai, la mondialisation c’est cool : grâce à elle vous êtes tous en train de pianoter sur vos téléphones high-tech pour lesquels se sont presque tués les japonais. La mondialisation, c’est bien. Surtout pour Nokia.

… ou pas. Pensez un peu que les Etats-Unis ont développés des normes tout à fait contraires à celles de l’Europe. De ce fait, les négociateurs pourraient profiter de TAFTA pour tenter, encore une fois, d’imposer autant de mesures répressives au nom de la protection des intérêts de l’industrie que des mesures attaquant nos libertés sur Internet. Des exemples ? Reprenons en partie ceux que j’ai cités plus haut, à savoir, pour commencer l’accès aux médicaments. Avec TAFTA, les services d’urgence pourraient être privatisés, et les CPAM (les Caisses Primaires d’Assurance Maladie) attaquées en justice par les Assurances privées pour « concurrence déloyale ». La sécurité alimentaire ? Au risque d’être caricaturale mais peut être marquante, je vous citerai, à tout hasard, « OGM », « Hormones », « Additifs toxiques », « Poulet à la javel ». Enfin, pour vous citer un dernier exemple, ce projet pourrait limiter le pouvoir des États à réglementer les services publics tels que : services à la personne, transports routiers, jusqu’à réduire les principes d’accès universel et large à ces besoins essentiels. C’est l’ouverture de la voie aux gaz de schiste et une hausse des émissions de gaz à effet de serre ; l’instauration de tribunaux privés dans les conflits entre États et multinationales ; la remise en cause du caractère privé des données personnelles sur le net et les réseaux sociaux notamment, données qui ne seront donc plus privées et que les multinationales pourront se revendre.
En réalité, ce simple « accord commercial » aurait en fait de graves répercussions sur notre vie quotidienne. Préparé dans la plus stricte opacité, sans aucun contrôle démocratique, elle ne ferait ressortir gagnantes que les multinationales. Alors, on s’y intéresse, au cours d’histoire ?  



mardi 4 novembre 2014

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Hervé Gourdel, une menace pour la France ?



Il y a quelques semaines, nous avons organisé une minute de silence en hommage à Hervé Gourdel, l’otage français assassiné en Algérie. Nous avons été assez frappés de constater que la plupart d’entre vous n’avait même pas entendu parler de cette nouvelle affaire…

   « Je suis né à Nice en 1959 et j'ai très tôt découvert la montagne dans le Mercantour avec mon père et parcouru mes premiers sommets... » Voilà comment se présente Hervé Gourdel, guide de haute montagne française, sur son blog internet, lequel est encore intact. Il était également réputé pour sa passion de photographe. Ses multiples photographies de montagne sont d’ailleurs toujours accessibles sur ce blog* laissé comme tel. Il avait, entre autre, créé l’Escapade, le Bureau des guides du Mercantour situé à Saint-Martin-Vésubie, en 1987.

  Tout change pour lui le 22 septembre 2014. Hervé Gourdel était alors parti en virée en Algérie, armé seulement de son appareil photo, dans l’unique but d’immortaliser les paysages du massif du Djurdjura. C’est à ce même endroit que lui et cinq autres randonneurs sont enlevés par les fameux «Jund al-Khalifa » (« Soldats du califat en Algérie ») .Alors que lui est séquestré, les cinq autres otages sont finalement libérés au motif qu’ils sont musulmans. Ses bourreaux menacent alors de l’assassiner dans les prochaines 24 heure si la France ne cesse pas immédiatement l’opération dite « Chammal » contre l’Etat islamique. Les recherches de l'armée algérienne ne donnent rien, ni pour retrouver Hervé Gourdel, ni pour retrouver ses ravisseurs.
Malheureusement, la France refuse l’ultimatum. Le 24 septembre 2014, les djihadistes de Jund al-Khalifa annoncent que l'otage a été décapité en diffusant son exécution dans une vidéo intitulée « Message de sang pour le gouvernement français ».

C’est donc un grand choc qui s’abat soudainement sur la France. Ses anciens voisins évitent les journalistes, ou se contentent de leur répondre avec une expression glacée. Dans le pays, on parle de « Guerre totale » et de « profonde injustice », des minutes de silence sont organisées à chaque coin de l’hexagone ; il semblerait que le deuil se soit emparé de la France. Le gouvernement, quant à lui, persiste à dire que le crime « ne restera pas impuni », et que « la France ne cèdera jamais ».
Dans cette période où les assassinats des dijhadistes affluent sans cesse, on pourrait avoir peine à les croire. En effet, il est déjà le sixième Français séquestré puis assassiné par des djihadistes après Michel Germaneau, Denis Allex, Philippe Verdon, Ghislaine Dupont et Claude Verlon. De plus, depuis 2011, les mouvements dijhadistes du type des Jund al-Khalifa ou EIIL (Etat Islamique en Irak et au Levant) démontrent une progression fulgurante (603 attaques sont recensées en 2012 après le retrait des troupes américaines).

Le meurtre d’Hervé Gourdel restera-t-il un énième crime impuni qui s’enlisera sur une page oubliée de notre histoire ? Il reste encore à trouver comment le considérer : Hervé Gourdel est mort, et cela parce qu’il était Français. Ces nouvelles gouttes de sang versées ne sont-elles pas l’incarnation d’une nouvelle menace pour la France ?  




 
* http://www.hervegourdel.com/