« Nous annonçons la mort de Rodriguez.
Il est mort parce que la France est notre ennemie. » Voilà comment Yoro
Abdoul Salam, un responsable du Mouvement pour l’Unicité et le jihad en Afrique
de l’Ouest (Mujao) a annoncé le décès de l’otage français à l’Agence France
Presse. Ni l’endroit, ni les circonstances de la mort de l’otage n’ont été
précisés à cet effet. Ainsi, il deveint le deuxième otage français de Sahel
décédé, après Philippe Verdon, le 7 juillet 2013.
Gilberto Rodriguez Leal avait été enlevé le
20 novembre 2012, par au moins six hommes armés, dans l’Ouest du Mali, à l’âge
de 62 ans. Contrairement aux autres Français enlevés par les groupes
islamistes, ce retraité originaire de Lazère ne se trouvait pas au Mali pour
des riaons professionnelles. Ayant travaillé pour les Etablissements et
Services d’Aide par le Travail (Esat), il profitait enfin de sa retraite pour
se balader dans le monde. Lors de sa capture, il arpentait les continents à
bord de son camping car, avec lequel il avait déjà traversé le Brésil. Des
vacances qui, à défaut d’être palpitantes, auraient pu avoir l’avantage d’être
reposantes si le Mujao n’était pas venu à passer par là. Incontrolable, le
Mujao fait parti des trois groupes terroristes islamistes installés au Mali. Dirigés
par d’anciens trafiquants de drogue, renfloués par l’arrivée de deux autres
groupes tel que l’Amqui (filiale d’Al-Quaïda), ils sont connus pour faire
appliquer avec une certaine violence, la Charia (loi islamique).
C’est ainsi que, après avoir passé plusieurs
mois sans donner une seule nouvelle de l’otage Français, pris pas hasard, perdu
dans le brouillard d’un destin incertain, la mort de Gilberto
Rodriguez Leal a été annoncée le 22 avril 2014, après plusieurs tentatives de
la part du groupe terroriste pour faire passer un message au ministère des
Affaires Etrangères.
Ainsi, après ce
décès et le libération des quatres autres otages retenus jusqu’alors en Syrie,
il rest désormais deux otages français dans le monde : Serge Lazarevic, 48
ans, enlevé le 24 novembre 2011 au Mali, et Rodolf Cazares, chef d’orchestre
franco-mexicain, enlevé le 9 juillet 2012 au Mexique, lequel, malgré le
paiement d’une rançon, n’a pas été libéré.
Ils sont, pour la
plupart, partis pour des raisons professionnelles qui les ont menés à leur
perte, ou alors se contentaient d’une virée Africaine sans parvenir à éviter
des groupes qui ne cherchaient qu’eux. Pendant des mois, des années, leurs
familles vivaient dans l’angoisse continuelle de ne jamais les revoir. Personne
ne sait où ils sont, personne ne sait comment ils vont, personne ne sait
comment se passe le moindre instant de leurs journées. Et pourtant, ils sont
là, à deux pas de la mort, chaque jour et, qaund ils reviennent, ils sont un
fil à peine relié à la vie. Une ombre libérée d’une âme qui ne le sera jamais.
« Nous avons
tout lieu de penser que l’otage est décédé depuis plusieurs demaines, du fait
des conditions de sa détention. La France fera tout pour connaître la vérité
sur ce qui est arrivé à Gilberto Rodriguez Leal, et elle ne laissera pas ce
forfait impuni. » Faut-il comprendre, dans cette dernière intervention du
Président, que lors du discours des quatre journalistes enfin libérés, l’un de
leurs semblables, plus loin, rendaît l’âme sans aucune bénédiction ?