vendredi 16 mai 2014

Un otage disparu

 Alors que quatre journalistes venaient d’être libérés de Syrie, l’on apprenait quelques jours plus tard le décès d’un otage retenu au Mali : Gilberto Rodriguez Leal.
  « Nous annonçons la mort de Rodriguez. Il est mort parce que la France est notre ennemie. » Voilà comment Yoro Abdoul Salam, un responsable du Mouvement pour l’Unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a annoncé le décès de l’otage français à l’Agence France Presse. Ni l’endroit, ni les circonstances de la mort de l’otage n’ont été précisés à cet effet. Ainsi, il deveint le deuxième otage français de Sahel décédé, après Philippe Verdon, le 7 juillet 2013.
  Gilberto Rodriguez Leal avait été enlevé le 20 novembre 2012, par au moins six hommes armés, dans l’Ouest du Mali, à l’âge de 62 ans. Contrairement aux autres Français enlevés par les groupes islamistes, ce retraité originaire de Lazère ne se trouvait pas au Mali pour des riaons professionnelles. Ayant travaillé pour les Etablissements et Services d’Aide par le Travail (Esat), il profitait enfin de sa retraite pour se balader dans le monde. Lors de sa capture, il arpentait les continents à bord de son camping car, avec lequel il avait déjà traversé le Brésil. Des vacances qui, à défaut d’être palpitantes, auraient pu avoir l’avantage d’être reposantes si le Mujao n’était pas venu à passer par là. Incontrolable, le Mujao fait parti des trois groupes terroristes islamistes installés au Mali. Dirigés par d’anciens trafiquants de drogue, renfloués par l’arrivée de deux autres groupes tel que l’Amqui (filiale d’Al-Quaïda), ils sont connus pour faire appliquer avec une certaine violence, la Charia (loi islamique).
 C’est ainsi que, après avoir passé plusieurs mois sans donner une seule nouvelle de l’otage Français, pris pas hasard, perdu dans le brouillard d’un destin incertain, la mort de Gilberto Rodriguez Leal a été annoncée le 22 avril 2014, après plusieurs tentatives de la part du groupe terroriste pour faire passer un message au ministère des Affaires Etrangères.
Ainsi, après ce décès et le libération des quatres autres otages retenus jusqu’alors en Syrie, il rest désormais deux otages français dans le monde : Serge Lazarevic, 48 ans, enlevé le 24 novembre 2011 au Mali, et Rodolf Cazares, chef d’orchestre franco-mexicain, enlevé le 9 juillet 2012 au Mexique, lequel, malgré le paiement d’une rançon, n’a pas été libéré.
Ils sont, pour la plupart, partis pour des raisons professionnelles qui les ont menés à leur perte, ou alors se contentaient d’une virée Africaine sans parvenir à éviter des groupes qui ne cherchaient qu’eux. Pendant des mois, des années, leurs familles vivaient dans l’angoisse continuelle de ne jamais les revoir. Personne ne sait où ils sont, personne ne sait comment ils vont, personne ne sait comment se passe le moindre instant de leurs journées. Et pourtant, ils sont là, à deux pas de la mort, chaque jour et, qaund ils reviennent, ils sont un fil à peine relié à la vie. Une ombre libérée d’une âme qui ne le sera jamais.
« Nous avons tout lieu de penser que l’otage est décédé depuis plusieurs demaines, du fait des conditions de sa détention. La France fera tout pour connaître la vérité sur ce qui est arrivé à Gilberto Rodriguez Leal, et elle ne laissera pas ce forfait impuni. » Faut-il comprendre, dans cette dernière intervention du Président, que lors du discours des quatre journalistes enfin libérés, l’un de leurs semblables, plus loin, rendaît l’âme sans aucune bénédiction ? 
 

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