vendredi 16 mai 2014

Les 50 ans de Mafalda

Héritière, des Peanuts, Mafalda, la petite fille créée par l’auteur argentin Quino, est une légende du strip. Ayant dénoncé, derrière une apparence innocente factice,  tout un discours critique de l’Argentine, la fillette fête cette année ses cinquante ans…
En voilà une qui ne fait pas son âge ! Et pourtant, le 29 septembre, la petite Mafalda née de la plume de Quino (alias Jaquin Salvador Lavado) soufflera ses cinquante bougies ! Apparue pour la première fois dans le magazine argentin Primera Plana, le personnage de Bande-Dessinée a toujourd rencontré un véritable succès ; tout d’abord grâce au look mémorable que lui a offert son créateur : une grosse tête en forme de poire, des cheveux noirs foissonants retenus par un nœud… Voilà une tête que l’on ne recontre pas tous les jours, si ce n’est sur les planches de BD qui polluent votre salon ! Et pourtant, elle habitera le quotidient de nombreux lecteurs du monde entier, jusqu’en 1973 où Quino décidera de mettre fin aux aventures de sa protégée, de peur de se répéter dans ses péripéties. Mafalda avait alors dix ans et un succès indéniable, cela grâce à l’humour percutant et irrésisitibe qui la caractérise tout au long des strips qui composent son histoire. Toujours là pour poser les questions qui fâchent, la petite fille s’interroge sur tout ce qui l’entoure : injustice, corrupetion, racisme, famine, guerre… Seulement, les adulates à qui elle s’adresse ne semblent pas souvent aptes à lui fournir des réponses convenables… Quant à sa bande d’amis, la voilà toute aussi caricaturale que ces derniers ; l’on se souvient donc du jeune Manalito aussi macho que capitaliste, d’une Susanita plus naïve que nature, ou encore d’un Miguelito amoureux de Mussolini et de Felipe toujours dans la lune ! Mafalda est donc bien la seule,de tous les personnages, à refuser le monde tel qu’il est niaisement présenté.
Et dire que Mafalda a manqué ne pas voir le jour ! En effet, Quino l’aurait tout d’abord imaginé en 1963 pour une campagne publicitaire d’une marque d’électroménager, laquelle fut finalement annulée. Ce n’est qu’un an plus tard, alors qu’on lui réclamait une nouvelle bande dessinée pour des lecteurs avides de lecture, qu’il eut l’excellente idée de lui redonner vie. Et au lieu de n’apparaître qu’aux côtés d’un fer à repasser, la petite Mafalda est aujourd’hui autant un symbole d’anticonformisme qu’une héroîne bien connue des enfants !  Et aujourdhui, elle continue, aux yeux de lecteurs de tous âges, de toutes conditions et de tous pays, à symboliser une résistance lucideet universelle face aux  idées reçues. Sous les apparences d’un humour efficace et accessible, ses aventures n’ont de cesse de dénoncer le populisme, le conservatisme et le malaise d’un monde, lequel semblait être déjà au plus mal dans les années 60. 
En tous les cas, il aurait bien été dommage que la fillette reste au placard, car il est certain qu’elle continuera de faire rire des générations entières !

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