Héritière, des Peanuts, Mafalda, la petite fille créée par
l’auteur argentin Quino, est une légende du strip. Ayant dénoncé, derrière une
apparence innocente factice, tout un
discours critique de l’Argentine, la fillette fête cette année ses cinquante
ans…
En voilà une qui ne
fait pas son âge ! Et pourtant, le 29 septembre, la petite Mafalda née de
la plume de Quino (alias Jaquin Salvador Lavado) soufflera ses cinquante bougies !
Apparue pour la première fois dans le magazine argentin Primera Plana, le personnage de Bande-Dessinée a toujourd
rencontré un véritable succès ; tout d’abord grâce au look mémorable que
lui a offert son créateur : une grosse tête en forme de poire, des cheveux
noirs foissonants retenus par un nœud… Voilà une tête que l’on ne recontre pas
tous les jours, si ce n’est sur les planches de BD qui polluent votre
salon ! Et pourtant, elle habitera le quotidient de nombreux lecteurs du
monde entier, jusqu’en 1973 où Quino décidera de mettre fin aux aventures de sa
protégée, de peur de se répéter dans ses péripéties. Mafalda avait alors dix
ans et un succès indéniable, cela grâce à l’humour percutant et irrésisitibe
qui la caractérise tout au long des strips qui composent son histoire. Toujours
là pour poser les questions qui fâchent, la petite fille s’interroge sur tout
ce qui l’entoure : injustice, corrupetion, racisme, famine, guerre…
Seulement, les adulates à qui elle s’adresse ne semblent pas souvent aptes à
lui fournir des réponses convenables… Quant à sa bande d’amis, la voilà toute
aussi caricaturale que ces derniers ; l’on se souvient donc du jeune
Manalito aussi macho que capitaliste, d’une Susanita plus naïve que nature, ou
encore d’un Miguelito amoureux de Mussolini et de Felipe toujours dans la
lune ! Mafalda est donc bien la seule,de tous les personnages, à refuser
le monde tel qu’il est niaisement présenté.
Et
dire que Mafalda a manqué ne pas voir le jour ! En effet, Quino l’aurait
tout d’abord imaginé en 1963 pour une campagne publicitaire d’une marque
d’électroménager, laquelle fut finalement annulée. Ce n’est qu’un an plus tard,
alors qu’on lui réclamait une nouvelle bande dessinée pour des lecteurs avides
de lecture, qu’il eut l’excellente idée de lui redonner vie. Et au lieu de
n’apparaître qu’aux côtés d’un fer à repasser, la petite Mafalda est
aujourd’hui autant un symbole d’anticonformisme qu’une héroîne bien connue des enfants ! Et
aujourdhui, elle continue, aux yeux de lecteurs de tous âges, de toutes
conditions et de tous pays, à symboliser une résistance lucideet universelle
face aux idées reçues. Sous les
apparences d’un humour efficace et accessible, ses aventures n’ont de cesse de
dénoncer le populisme, le conservatisme et le malaise d’un monde, lequel
semblait être déjà au plus mal dans les années 60.
En tous les cas, il
aurait bien été dommage que la fillette reste au placard, car il est certain
qu’elle continuera de faire rire des générations entières !
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