Il était l’un
des géants de Hollywood : Robin Williams a mis fin à ses jours le dimanche
11 août 2014. Retour sur un homme qui a fait rire le monde entier.
A l’instar de
Victor Hugo qui se voulait Chateaubriand, Robin Williams, quant à lui se
voulait le reflet au masculin de Sarah Bernhardt. Mais comme il le dit lui-même
lors d’une interview en 1996 : « J’ai
assez vite compris que j’étais né pour faire rire… ». Né d’une mère
alcoolique et d’un père sans joie de vivre, il trace donc déjà très tôt sa
carrière d’acteur. Les années 70 ne lui sont pas les plus belles : Entre deux
cours à la Julliard school, prestigieuse école d’art dramatique des Etats Unis,
le jeune Robin Williams multiplie sketchs et gags dans des cabarets, théâtres
et séries télévisées. Seulement, la dolse de vodka-whisky-cocaïne dont il s’abreuve
pour tenir à ce rythme acharné le fait passer à deux doigts de la mort.
Arrivent ainsi
les années 1980. Les années 80, c’est, d’abord, le succès du Cercle des poètes disparus, un film qui
reste mémorable dans la carrière de l’acteur. Le classique par excellence. («Oh capitaine, mon capitaine !», «Je ne vis pas pour être un esclave mais
le souverain de mon existence.», ça vous dit quelque
chose ? ) Ce film, hymne à la vie et à la liberté, lui vaudra un oscar et un golden globe pour le rôle du
meilleur acteur. C’est aussi l’époque du fameux Godd morning, Vietnam («Depuis que le monde est monde, jamais un
bipède n’a eu autant besoin de se faire vider le poireau.»)
qui continuera de faire monter l’acteur. En recevant un nouvel Oscar, il
déclarera : « Avant
tout, je veux remercier mon père, là haut, l'homme qui, quand j'ai dit que je
voulais être acteur, a dit :magnifique. Apprends
juste un autre métier au cas où, comme la soudure » Les années 80, c’est aussi une
nouvelle rechute dans le monde de la drogue : une désintoxication à
seulement 31 ans.
Puis il lui faut remonter, vaciller entre les
rires et les larmes, avec, peut être un petit penchant pour une carrière de
tragédien (il obtiendra en 1998 un Oscar pour son rôle dramatique dans Will Huntig). Ce qui ne l’empêche pas
pour autant d’amuser le monde du cinéma. L’on se souvient de l’inoubiable Mrs Doubtfire mettant en scène un père
travesti en nounou excentrique pour ne pas s’éloigner de ses enfants, un rôle
qui lui restera longtemps collé à la peau. Jumanji,
Flubber, Hook, autant de films qui feront rire le monde entier alors que ce
protagoniqte clownesque ne fait que s’efforcer de fuir ses démons. Lorsqu'il a été opéré du cœur en 2009, ses médecins et
infirmières ont ainsi raconté qu'il avait commencé à les faire rire deux heures
à peine après être sorti de l'intervention. Mais à force de lutter, l’acteur
s’affaiblit : la dernière décennie le voit rechuter. En effet, après l’annonce de sa disparition, son
attachée de presse avoue aux journalistes qu’il affrontait une « grave dépression ». Il avait parlé
publiquement de son combat contre les drogues et l'alcool et avait fait
plusieurs cures de désintoxication. Ce bourreau de travail, qui avait encore
trois films en post-production pour les quelques mois à venir, avait avoué être
retombé dans l'alcoolisme pour tenir face à son rythme de travail. Il ne
perdait jamais le sens de l'autodérision: « La cocaïne est une manière pour Dieu de vous faire comprendre que vous
gagnez trop d'argent », aurait-il déclaré. Quelques heures plus
tard, l’acteur était retrouvé sans vie, pendu avec une ceinture, le poignet
entaillé, à son domicile de
Tiburon. Il souffrait des prémisses de la maladie
de Parkinson.
C’est
donc l’un des piliers de Hollywood qui s’effondre. Et après avoir fait rire le
public pendant des années, l’acteur le fait soudainement pleurer en décidant de
s’envoler. Il ne vous reste qu’à attendre 2015 pour lui rendre un dernier
hommage en allant voir La Nuit au
Musée 3. Ensuite, le clown aura définitivement quitté la scène…