jeudi 21 août 2014

Robin William, la disparition du clown triste



Il était l’un des géants de Hollywood : Robin Williams a mis fin à ses jours le dimanche 11 août 2014. Retour sur un homme qui a fait rire le monde entier.

A l’instar de Victor Hugo qui se voulait Chateaubriand, Robin Williams, quant à lui se voulait le reflet au masculin de Sarah Bernhardt. Mais comme il le dit lui-même lors d’une interview en 1996 : « J’ai assez vite compris que j’étais né pour faire rire… ». Né d’une mère alcoolique et d’un père sans joie de vivre, il trace donc déjà très tôt sa carrière d’acteur. Les années 70 ne lui sont pas les plus belles : Entre deux cours à la Julliard school, prestigieuse école d’art dramatique des Etats Unis, le jeune Robin Williams multiplie sketchs et gags dans des cabarets, théâtres et séries télévisées. Seulement, la dolse de vodka-whisky-cocaïne dont il s’abreuve pour tenir à ce rythme acharné le fait passer à deux doigts de la mort.

Arrivent ainsi les années 1980. Les années 80, c’est, d’abord, le succès du Cercle des poètes disparus, un film qui reste mémorable dans la carrière de l’acteur. Le classique par excellence. («Oh capitaine, mon capitaine !», «Je ne vis pas pour être un esclave mais le souverain de mon existence.», ça vous dit quelque chose ? ) Ce film, hymne à la vie et à la liberté, lui vaudra un  oscar et un golden globe pour le rôle du meilleur acteur. C’est aussi l’époque du fameux Godd morning, Vietnam  Depuis que le monde est monde, jamais un bipède n’a eu autant besoin de se faire vider le poireau.») qui continuera de faire monter l’acteur. En recevant un nouvel Oscar, il déclarera : « Avant tout, je veux remercier mon père, là haut, l'homme qui, quand j'ai dit que je voulais être acteur, a dit :magnifique. Apprends juste un autre métier au cas où, comme la soudure » Les années 80, c’est aussi une nouvelle rechute dans le monde de la drogue : une désintoxication à seulement 31 ans.

 Puis il lui faut remonter, vaciller entre les rires et les larmes, avec, peut être un petit penchant pour une carrière de tragédien (il obtiendra en 1998 un Oscar pour son rôle dramatique dans Will Huntig). Ce qui ne l’empêche pas pour autant d’amuser le monde du cinéma. L’on se souvient de l’inoubiable Mrs Doubtfire mettant en scène un père travesti en nounou excentrique pour ne pas s’éloigner de ses enfants, un rôle qui lui restera longtemps collé à la peau. Jumanji, Flubber, Hook, autant de films qui feront rire le monde entier alors que ce protagoniqte clownesque ne fait que s’efforcer de fuir ses démons. Lorsqu'il a été opéré du cœur en 2009, ses médecins et infirmières ont ainsi raconté qu'il avait commencé à les faire rire deux heures à peine après être sorti de l'intervention. Mais à force de lutter, l’acteur s’affaiblit : la dernière décennie le voit rechuter.  En effet, après l’annonce de sa disparition, son attachée de presse avoue aux journalistes qu’il affrontait une « grave dépression ». Il avait parlé publiquement de son combat contre les drogues et l'alcool et avait fait plusieurs cures de désintoxication. Ce bourreau de travail, qui avait encore trois films en post-production pour les quelques mois à venir, avait avoué être retombé dans l'alcoolisme pour tenir face à son rythme de travail.  Il ne perdait jamais le sens de l'autodérision: « La cocaïne est une manière pour Dieu de vous faire comprendre que vous gagnez trop d'argent », aurait-il déclaré. Quelques heures plus tard, l’acteur était retrouvé sans vie, pendu avec une ceinture, le poignet entaillé,  à son domicile de Tiburon. Il souffrait des prémisses de la maladie de Parkinson.

  C’est donc l’un des piliers de Hollywood qui s’effondre. Et après avoir fait rire le public pendant des années, l’acteur le fait soudainement pleurer en décidant de s’envoler. Il ne vous reste qu’à attendre 2015 pour lui rendre un dernier hommage en allant voir  La Nuit au Musée 3. Ensuite, le clown aura définitivement quitté la scène… 

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